L’indianité au cœur de l’Histoire de la Martinique

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Crédit image : https://azmartinique.com/

Si la reconnaissance de leur contribution à la culture martiniquaise ne s’est fait que très récemment, l’histoire des Indiens sur l’île a débuté il y a bien plus longtemps…

De Pondichéry à Saint Pierre

Afin de pallier au départ de la main d’œuvre après l’abolition de l’esclavage le 22 mai 1848, et poursuivre la production cannière de la Martinique, les Français concluent un accord avec la couronne anglaise, afin de faire venir des travailleurs Indiens, appelés des “engagés” (pour une période de 5 ans) .

A cette époque l’Inde étant marquée par la famine, c’est dans l’espoir d’une vie meilleure que les premiers Indiens embarquent donc à bord de l’Aurélie, et font voile vers les Antilles. Les 313 premiers engagés débarquent à Saint Pierre le 6 mai 1853 et seront suivis par 55 autres convois au cours des trente années suivantes. Au total, ce sont plus de 25000 sujets britanniques qui feront le trajet en provenance de Pondichéry, un comptoir français.

Cependant, les Indiens les plus réticents à faire le voyage sont kidnappés, saoulés ou même drogués par les agents “mestrys” chargés du recrutement de ces ouvriers indiens.

De l’espoir d’une meilleure vie à une réalité difficile

L’arrivée sur le territoire est loin d’être idyllique. Les Indiens, surnommés “ coolies” (dérivé du turc « köle » qui signifie « esclave ») remplacent les anciens esclaves dans les plantations et travaillent dans des conditions difficiles et sont logés dans leurs anciens logements. Ces nouveaux arrivants sont réputés plus dociles que les affranchis.

Ils sont même méprisés par les nouveaux hommes libres qui les accusent de demander une rémunération trop basse, prendre les métiers dont ils ne veulent pas. Le dernier convoi de retour vers l’Inde en 1900 laissera quelques individus livrés à leur triste sort en Martinique et condamnés à accepter des emplois délaissés par les esclaves récemment affranchis.

Un isolement culturel dû à l’obstacle de la langue

En effet, ces migrants ne parlant que très peu français ou créole et possédant eux-mêmes plusieurs langues dans leur culture ( les Etats du Nord communiquent en hindi et ourdou, et ceux de l**’Andhra Pradesh** dialoguent en télougou ) leur intégration est d’autant plus laborieuse. De même pour la culture religieuse, très différente du christianisme en vigueur dans la colonie.

Du rejet initial à une intégration de longue haleine

Il faudra patienter jusqu’en 1920 pour que les indiens migrants de Martinique et de Guadeloupe soient reconnus officiellement citoyens et soient incorporés à la société créole.

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