La date du 8 mai revêt une double signification pour le peuple martiniquais, car en plus de la victoire de 1945, elle est d’abord la date d’une catastrophe ayant marqué à tout jamais les mémoires, avec un bilan très lourd, tant au plan humain que matériel.
Au commencement, Saint-Pierre, la ville de tous les attraits
Saint Pierre, ancienne capitale fondée en 1635, située au nord Caraïbe de l’île était surnommée le “Petit Paris” ou encore la “Venise locale” en raison de ses bâtisses fastueuses et de son essor économique, elle est également considérée comme la capitale économique des Antilles . En effet la baie de Saint Pierre située à l’abri des vents et attire des navires du monde entier pour le commerce. La Montagne Pelée, la Dame du Nord, veille sur la commune prospère jusqu’alors.
Des prémices/ signes annonciateurs ignorés
Dès le mois d’avril 1902, le volcan montre des signes inquiétants d’activité : pluie de cendres, fumées de vapeur, odeur de soufre…
Les autorités choisissent d’ignorer ces alertes afin de ne pas perturber le bon déroulement des élections législatives en cours à ce moment-là, et de ne pas faire évacuer la ville. Les 40 embarcations au mouillage dans la baie n’ont pas autorisation de lever l’ancre, selon les règlementations portuaires en vigueur. Un seul navire, l’Orsolina, bravera l’interdiction, sauvant ainsi son équipage.
Au matin du 8 mai, Saint Pierre plongée dans l’obscurité
Au matin du 8 mai, le volcan laisse échapper un nuage de cendre mélangé à des cailloux et de gaz brûlant, plongeant Saint-Pierre dans l’obscurité, suivi par une détonation à cause de la nuée de plus de 1000°C, mêlée de magma, de cendres et de pierres. En 1 minute, l’éruption fait plus de 28000 morts dont les réfugiés des commune alentour et les curieux venus observer les phénomènes des jours précédents.
La ville est entièrement dévastée et offre un spectacle de désolation. Seuls quelques survivants, dont un plus célèbre, Auguste Cyparis, âgé de 27 ans, alors enfermé dans un cachot.
Au total, ce sont plus de 40 bateaux coulés, 28 000 morts, des liaisons télégraphiques coupées et une ville entière rasée par la coulée de lave dévalant du volcan de 1397 m d’altitude, à 670km/h, suivie d’un raz-de-marée.
Une réplique bien plus ravageuse
La période d’éruption dura près de 3 ans, de 1902 à 1905, avec une réplique plus violente que la précédente, qui malgré un bilan humain moins lourd (1300 morts) finit de réduire la ville à néant.
Une réorganisation nécessaire
C’est Fort-de-France qui récupère le statut de capitale de la Martinique. La ville ravagée, retirée de la liste des communes de France voit son territoire rattaché au Carbet.
Elle sera progressivement reconstruite et retrouvera son statut de commune en mars 1923.